"Comment changer le monde? 100 réponses" : le livre-événement

Lula, Cécile Duflot, Alain Damasio, Caroline De Haas, Alain Badiou, Camille Étienne... Dans Comment changer le monde?, 100 figures militantes, politiques ou intellectuelles racontent leurs plus belles victoires, livrent leurs analyses et prodiguent leurs conseils. Ils et elles démontrent que rien n’est impossible, et que nous pouvons agir. Maintenant.

«Aux gens qui hésitent à s’engager aujourd’hui, je dirais qu’il faut être fidèle à ses idées, ne pas seulement parler, et ne jamais baisser les bras. Il y a toujours une solution. Pourtant quand j’étais résistante, je n’étais pas du tout convaincue que nous allions gagner. L’occupant était partout vainqueur» Odile de Vasselot

Chaque jour, d’innombrables personnes plongent les mains dans le cambouis de la politique. Elles œuvrent avec le pouvoir (négociation), hors du pouvoir (autonomie), dans le pouvoir (réformisme) ou contre le pouvoir (affrontement). Ce sont leurs voix qui résonnent dans Comment changer le monde ? 100 réponses. Tout au long de l’année 2021, le journaliste Pierre Gaultier a rassemblé des entretiens avec 52 hommes et 48 femmes venant de 30 pays – de Camille Étienne, 23 ans, activiste climat, à Odile de Vasselot, 100 ans, résistante. Ces 100 réponses éclairent des chemins possibles vers une société plus juste, qui favoriserait le bien commun au lieu du profit individuel : actions à entreprendre, méthodes à adopter, organisations à soutenir, causes à embrasser, enseignements à méditer, livres à étudier, horizons à viser.

Presque toutes les personnes interrogées dans cet ouvrage retracent des victoires auxquelles elles ont contribué – locales, nationales ou internationales, anciennes ou récentes, partielles ou totales. Elles abordent la question écologique et le dérèglement climatique, mère de toutes les batailles. Elles nous expliquent comment des peuples ont profité d’une guerre civile ou d’un conflit avec l’État pour édifier des sociétés parallèles qui s’inscrivent dans la durée – depuis 1994 pour les zapatistes mexicains de la région du Chiapas, depuis 2012 pour les Kurdes et leurs alliés au Nord-Est de la Syrie, depuis 2018 pour les Karens de la réserve naturelle birmane du fleuve Salouen. Elles nous prodiguent conseils tactiques et réflexions stratégiques : principes clés pour gagner, leçons de la défaite de Syriza en Grèce, rôle de la violence politique, succès et limites du populisme de gauche...

Elles nous plongent au cœur de pages mémorables du militantisme, en traduisant la minutie des préparatifs, le frisson des actions secrètes, la joie des succès collectifs : convoiement d’aviateurs alliés et établissement d’un maquis pendant la Seconde Guerre mondiale, mouvement du Larzac dans les années 1970, occupations de la place de la Réunion et de la rue du Dragon par l’association Droit au logement, grèves de l’Holiday Inn, d’Onet, de l’hôpital Avicenne ou des sans-papiers, envahissement du tarmac de l’aéroport de Roissy par des activistes anti-T4, blocage d’une centrale à charbon allemande ou d'une autoroute new-yorkaise...

Ailleurs, Lula évoque la création de ses programmes sociaux au Brésil, Cécile Duflot raconte comment un directeur de l’urbanisme sarzokyste l’a aidée à mettre en place l’encadrement des loyers, José Bové souligne que la désobéissance civile s’impose quand il n’existe plus d’autres canaux démocratiques, Alain Damasio révèle que des lecteurs de ses romans ont saboté des antennes 5G, Caroline De Haas estime que le moyen le plus efficace de changer la vie consiste à devenir présidente de la République...

«Pour nous le progrès social, c’est l’histoire des révoltes et des révolutions, c’est le résultat des pressions populaires et donc de la peur des dominants», nous dit Philippe Poutou. En cette période de régressions sociales et démocratiques, de montée du fascisme, de dérèglement climatique, il est plus que temps que la peur change de camp. Cela n’arrivera que si nous menaçons réellement les intérêts de l’oligarchie – ceux des riches en sécession, des multinationales qu’ils dirigent, et des gouvernements qui sont leurs fondés de pouvoir. Et cela exige que nous nous organisions collectivement, à toutes les échelles et dans tous les secteurs de la société, pour instaurer un contrôle sur notre travail, nos institutions et nos vies.

Notre tâche est immense. Avec cet ouvrage, nous espérons transmettre du courage et des idées à nos lectrices et lecteurs.

Journaliste depuis 2002, Pierre Gaultier a notamment collaboré à Libération, Arte, Carbone, Chronic’art... Il milite à l’association Droits devant depuis 2009 et dirige les éditions L’1nterview depuis 2018.

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